Philosophie pour enfants · 16. juillet 2020

Développer son ESPRIT CRITIQUE: 31 vidéos pour s'exercer à débusquer arguments fallacieux et biais cognitifs

15 ateliers clés en main pour pratiquer la philo avec des maternelles

Notre cerveau aime nous faire gagner du temps, ce qui est une bonne chose: il nous évite de dépenser de l'énergie à interpréter des situations connues auxquelles nous avons déjà été confrontés maintes fois, ce qui nous permet de prendre des décisions rapidement et de nous focaliser sur la nouveauté. Il serait bien trop fastidieux pour nous d'analyser chaque situation de manière exhaustive, sur la base de calculs statistiques, de sortir notre calculatrice, de faire une recherche bibliographique, de lire des articles, des études scientifiques, de mener une enquête approfondie, d'accumuler les preuves, de monter tout un dossier d'instruction avant d'agir. La plupart des décisions que nous prenons dans la vie sont urgentes, elles se bousculent tout au long de la journée, nous les prenons donc de manière intuitive. Ainsi notre cerveau crée des stéréotypes, il classe les informations qu'il reçoit, et dans la majorité des cas, il le fait bien, cela nous est utile.

Malheureusement, ces stéréotypes nous incitent à faire des raccourcis qui peuvent aussi nous tromper, nous faire faire des erreurs de jugement, nous éloigner de la vérité et du coup nous rendre manipulables, d'autant que l'époque à laquelle nous vivons nous abreuve d'informations que nous n'avons pas le temps de vérifier (lorsque nous savons le faire). Ce sont les fameux biais cognitifs rendus populaires pas Daniel Kahneman dont les travaux lui ont valu le Prix Nobel d'économie en 2002 (je vous recommande vivement la lecture de son livre passionnant Système 1/Système 2: Les deux vitesses de la pensée).

Au-delà des ces bévues liées au fonctionnement de notre cerveau, nous avons aussi des problèmes avec la pensée: nous ne sommes pas toujours aussi rationnels que nous le croyons dans nos raisonnements, de nombreux arguments que nous utilisons n'ont que l'apparence de la logique et sont en réalité fallacieux. Parfois nous les utilisons pour avoir raison sur autrui, en étant conscients de leur caractère manipulateur, et en faisait fi de la recherche de la vérité, il s'agit alors de sophismes; parfois nous en usons dans l'ignorance de leur invalidité, nous nous trompons avec bonne foi, il s'agit alors de paralogismes.

Voici une série de vidéos pour nous aider à travailler sur notre esprit critique et développer des compétences pour mieux parler le langage de notre cerveau en débusquant les biais cognitifs, et mieux identifier les arguments fallacieux qui nous éloignent de la vérité, nous incitent à colporter de fausses informations et nous rendent manipulables.

Dans son approche, Christophe Michel, sur sa chaîne YouTube Hygiène Mentale, associe un travail critique sur les faits (souvent liés au paranormal et à l'ésotérisme - parfois, ça picote!) et une compétence de raisonnement, le tout sur un ton qui n'est pas dénué d'humour, sans aucune prétention et avec une grande honnêteté intellectuelle (j'apprécie beaucoup son ouverture d'esprit: comme quoi elle n'est pas incompatible avec un esprit critique et rationnel). Il nous offre en outre, d'une façon très étayée et très détaillée, en menant des enquêtes passionnantes (je vous recommande particulièrement celle ci-dessous sur les crop circles), des clés pour décrypter les informations que l'on peut trouver sur Internet, dans la presse ou à la télé (parfois sur des chaînes très sérieuses) afin de ne plus se laisser berner sans pour autant tomber dans la paranoïa. Une véritable éducation aux médias et à l'information.

Voici quelques-unes de mes vidéos préférées (vous trouverez plus bas un lien pour accéder à la playlist complète):

Pour accéder à la playlist complète (31 vidéos): cliquer ici.

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"C'est quoi, la différence?"

Le pèle-mêle de la biodiversité

Voici un jeu de plateau pour une dizaine de joueurs environ dont les objectifs principaux sont de réfléchir aux notions de différence et de biodiversité, mais aussi de travailler sur l'observation, les sens et d'apprendre quelques noms de plantes et d'animaux.

Jeu 1. Les cartes-images de la pioche sont empilées faces cachées au centre du plateau (sur le carré bleu). Lorsque la première carte est retournée et placée face visible au sommet de la pile, les joueurs doivent poser leur index sur l’image identique du plateau. Le premier à avoir posé son doigt gagne l’image. La deuxième image est alors retournée, et ainsi de suite jusqu’à ce que la pioche soit épuisée.

Jeu 2. Sur le même principe, les cartes-mots sont empilées faces cachées sur le carré bleu au centre du plateau. Le meneur de jeu en pioche une et la lit à voix haute. Les joueurs doivent poser leur index sur une image du plateau compatible avec l’énoncé de la carte (ex.: "Trouve sur le plateau quelque chose de jaune / quelque chose qui se mange / quelque chose que tu trouves beau / quelque chose qui te fait peur...". Les joueurs doivent argumenter pour expliquer leur choix. Si l’argumentation est jugée recevable, les joueurs marquent un point. Le jeu continue jusqu’à épuisement de la pioche.

Le jeu contient 81 cartes-images et 30 cartes-mots.

(Sur la photo: Latifa Nejjari et les enfants du Lezartcrea à Fès, Maroc).